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Association de peinture, vitrail et céramique à Cosne sur Loire

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3 juillet 2013
Dominique

La terre et le ciel

Autour de quelques poèmes d’Yvan Najiels, Judith Wolfe, artiste d’origine américaine installée en France depuis 1966 et maintenant poyaudine et Valérie Delarue (http://www.valeriedelarue.com/) qui travaille à Paris et à Saints se sont réunies pour oeuvrer à deux mains, deux corps, deux esprits pour offrir une exposition intitulée Les mots sortis du temps.

Les mots de Valérie Delarue sortent de la terre.

Et l’on ne s’étonne pas de voir dans un catalogue mis à la disposition du public quelques photos extraites d’un film la montrant, nue, au centre d’une cavité d’argile tentant de s’en extraire ou d’en jouer, de la parcourir, de l’escalader, de l’habiter de son mouvement. Et les oeuvres exposées affichent visiblement leur lien matriciel avec cet événement filmé en se présentant comme extraites, arrachées à la masse élémentaire avant d’être travaillées, parfois avec la collaboration du hasard.

On est impressionné par cette cervelle enserrée dans un filet de minces liens et l’on retrouve cette sensation devant la première oeuvre jumelée avec une peinture de Judith Wolfe pour ouvrir l’exposition comme avec l’ultime au fond de la dernière chambre du fournil, masse multiglobuleuse couronnée de deux pieds auréolés.

D’autres oeuvres charment par un mystère paysager provenant de formes collineuses, rappelant, comme le faisait remarquer une visiteuse, les peintures d’Extrême Orient, appelant le regard à les explorer, les décrypter sans que le mystère ne se dévoile.

Les mots de Judith Wolfe appellent le ciel

Marouflées sur toile ou longues oriflammes de papier, toutes les peintures de Judith Wolfe se construisent sur des couleurs franches, pures, primaires et lumineuses. A partir de la seconde pièce, l’inspiration ligérienne allie l’eau, la terre (le sable) et le ciel. C’est une oeuvre auxiliatrice, qui veut dire la joie d’être au monde (ou que l’on devrait ressentir à y être). On y respire, l’espace est empli de force et de plénitude.
Cette oeuvre nous aide à vivre comme elle y aide peut-être l’artiste.

Une émotion tellurique

Spectateurs de cette exposition, nous sommes comme le Robinson de Michel Tournier pris par les forces telluriques qui nous ramènent à la souille élémentaire, intra-utérine ou à la force du vent que le fil de son cerf-volant lui transmet dans tout le corps.

Dominique Durin